Arriver en Dominique quand on vient de Martinique ou de Guadeloupe, c'est comme changer de monde. Changement de lieu, changement de décor.

Visiter Roseau, la capitale, c'est plonger au cœur des Caraïbes, de sa musique, de sa gentillesse, de sa pauvreté et d'une économie rurale qui se débat encore et toujours avec une nature douce et violente à la fois.

Ici, les maisons sont des cases ou d’anciennes demeures coloniales, mais elles portent indistinctement les stigmates des cyclones brutaux qui s'acharnent contre elles. Colorées et gaies, ou en ruine avec de l'herbe en haut des murs, elles font face aux deux églises détruites elles aussi.

Imaginez, un cyclone en 1979 (qui dévaste les récoltes -uniques ressources de l'île- et anéantit 75% des maisons) en guise de cadeau d'indépendance, un autre en 2006 qui emporte, entre autres, le toit de l'église anglicane avant que celui de 2017 ne vienne détruire la cathédrale massive du 19ème siècle...

Mais la ville se réinvente, à l'image du jardin botanique où les arbres magnifiques sont abattus ou détruits eux aussi par la force de la nature, alors que cette même nature leur permet de relancer vers le ciel de nouvelles branches depuis le tronc couché au sol.

Elle se réinvente sans oublier son passé et ses événements heureux ou douloureux.

Le marché aux esclaves est maintenant un agréable marché artisanal, les anciens Caraïbes (encore quelques centaines) se mélangent avec les noirs et les créoles, des affiches rappellent aux habitants leurs racines africaines.

Ici, les bus n'ont pas de vitre (ce qui assure une climatisation naturelle!) et de nombreuses voitures n'ont pas de pot d'échappement ! Les motards ne connaissent pas le casque et le chant de leur moteur vous explose les oreilles à tous les coups.

Ici, la vie semble être un chant permanent. Comme depuis que nous sommes aux Antilles, toutes les soirées sont accompagnées de musique venant de terre. Musique forte, musique agressive, musique plein les oreilles. Imaginez, hier, à 2 milles en mer (près de 3,5km) nous entendions le son des basses venu avec le vent.


En Dominique, comme souvent dans ces îles caraïbes, on se salue dès que l'on se croise sur une route ou une plage. Qu'il est bon de sentir cette gentillesse spontanée.

Merci à vous, Dominicains.