Prenez une plage que vous connaissez, la grande plage de Houat, d'Etel ou de Vendée par exemple. Rasez les dunes qui se trouvent derrière et remplacez-les par un plateau de sable recouvert de buissons, multipliez le tout par 10 ou par 100 et vous aurez Barbuda !

En venant par la mer, l'île n’apparaît que quand le sondeur signale la remontée des fonds à moins de 10 mètres d'eau. L'île est si plate que le sondeur est aussi affûté que l’œil humain

Une île de sable, grande comme Belle-Ile, rase comme Sein ! Cette île fascine par sa simplicité : un peu de sable, quelques buissons et le tout tient face à l'océan !


Pas de port digne du nom, juste quelques enrochements qui protègent un quai qui ne fait pas plus de 20 mètres.

Pas vraiment de ville, mais un village charmant et hors du monde, fait de quelques maisons basses. Pour y aller (nous voulions le voir, y faire les formalités d'entrée et sortie du pays et jeter un œil sur le lagon) il nous a fallu marcher une heure et demie, sur une route plate, plate, plate, en plein soleil à 35° !

Sur cette route, chacun roule à gauche, car Barbuda était dépendance anglaise avant 1984. Enfin essaye de rouler à gauche car souvent, les conducteurs roulent là où les ornières sont les moins creuses, et parfois c'est le bas-côté !


Les habitants sont très accueillants, chaque véhicule rencontré nous saluant d'un signe de la main ou d'un petit coup de klaxon. Quand nous avons pique-niqué devant le merveilleux lagon, un pêcheur est venu nous souhaiter une belle journée. Même l'officier des douanes était charmant, nous donnant son code wifi pour que nous puissions faire en ligne notre déclaration de départ.


Mais Barbuda est une île martyre.

Bien sûr, il y a son histoire puisque au XVIII ème siècle, elle était un « magasin » où les esclaves étaient stockés avant la vente... La population de Barbuda est d’ailleurs noire, on n'y voit pas de métisses.

Il y a aussi, plus récemment, le cyclone de 2017 qui a ravagé l'île. Heureusement, l'ensemble de la population avait été évacuée à Antigua.

Cinq ans après , les stigmates sont encore là : une maison sur trois environ est abandonnée, toiture éventrée, parfois murs écroulés. Des maisons en construction sont aussi abandonnées. L'officier des douanes nous a confirmé que ce cyclone avait été un grand drame et de nombreux habitants ayant tout perdu ne sont pas revenus .

Toutes les maisons habitées montrent des toits de tôles neuves prouvant qu'aucune habitation n'a été épargnée .

L'île elle-même a changé de géographie. Le grand lac salé a vu le sillon qui le protégeait disparaître sur près d'un mille nautique (1852 mètres), le transformant en un grand lagon ouvert au large.

Que deviendra Barbuda avec le dérèglement climatique et la montée des océans... ??


Nous quittons Barbuda avec émotion, en lui réservant une place spéciale dans notre cœur, et une pensée émue pour ses habitants gentils et tenaces.