Position : 27°45N 48°21 W - Distance parcourue : 1000 milles - Reste à parcourir : 1100 milles -


A la longue, nous y sommes ! Depuis le temps où l'on s'attendait à buter sur l'anticyclone et la panne de vent, c'est arrivé ce soir ! Au moment où nous arrivions près du point où les Pilot Charts (cartes statistiques des vents) nous promettaient des vents favorables !

La nuit dernière nous avons donc consommé de la brise Volvo, celle à 1,78€ le litre... Une brise qui charge les batteries à bloc. Heureusement au bout de quatre heures de concert mécanique (sympa pour dormir) le vent est revenu par le travers à 7 nœuds et nous avons pu remettre à la voile et avancer à 4 nœuds. Au lever du jour, l'envoi du Code 0 nous a propulsé entre 5 et 6 nœuds. Il est magique de sentir Hirnez glisser ainsi aussi prestement avec si peu de brise.

Dans la journée, nous allons franchir la moitié de la route, neuf jours après avoir quitté Pointe à Pitre.

Neuf jours en haute mer, Neuf jours en dehors du monde.

A terre, l'unité de mesure du temps est l'heure : dans une heure je prépare le repas, dans une heure on va se coucher, aller chercher les enfants ou faire les courses. En haute mer, l'unité de temps est le lendemain : demain je prends le météo, demain j’envoie un courriel, je fais le point sur la carte. Le temps s'est enfin posé, il a ralenti. Le temps nous laisse du temps.

Bien-sur, en cas de « gros temps » les choses changent, il faut s'activer, se démener, manœuvrer. Mais toujours, le lendemain reste l'unité de base : ça va se calmer demain...


Certains se demandent comment on peut occuper le temps en mer. Qu'ils se rassurent, nous aussi !

Le temps s’écoule tout seul, entre siestes (nombreuses), mots fléchés ou sudoku (que pour Françoise, moi je n'aime pas), lecture, musique pour moi. Les deux derniers matins, c'est aussi cet oiseau qui est venu nous visiter. Superbe il nous a distrait un bon moment et il a fait un sujet de photos merveilleux. Comme il fait très beau, nous jouons aussi à des jeux de société : Qwirkle, jeu de dés (celui offert par Elsa). Il y a aussi les tâches du bord, navigation, réglage des voiles et du régulateur d'allure, repas, vaisselle, article pour le Blog... Mais parfois, il faut bien l'avouer, l'envie de faire autre chose nous prend et alors on rêve à tout ce que nous allons faire à terre, qui sur sa machine à coudre, qui sur sa machine à bois... ( je vous laisse mettre les noms sur les activités - jeu des associations-).


Dans la journée, le Code 0 nous déhale avec sa toile fine et légère, sa surface grande comme une salle à manger. Dès que le vent monte à 8 nœuds, nous avançons à 5 ou 6 nœuds ! La vie est toujours facile à bord. La température poursuit sa descente mais maintenant, nous aimerions qu'elle se stabilise : elle est juste comme il faut ! Pourtant la nuit, pour mon quart de minuit à huit heures du matin, j'ai remis un pantalon chaud et une polaire. Comprenez, il ne fait que 22 ou 23 degrés, alors avec un peu de fatigue et de sommeil, je me sens vite glacé ! Je crois que j'ai chopé le virus du soleil aux Antilles. Il va falloir que je me soigne... mais je n'ai rien trouvé dans notre pharmacie de bord pourtant bien garnie.


Bonne journée à vous !


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Petit délire… de calme plat.


Certains vous diront qu'ils fantasment sur les suédoises, blondes, sensuelles, mystérieuses.

 Moi, c'est plutôt les suédois qui m'attirent. Oui, les suédois.

Les moteurs suédois, de chez Volvo, ceux qui sont verts comme les martiens. Il faut dire que eux aussi, ces suédois, sont magiques : ils font avancer un voilier alors même qu'il n'y a pas de vent ! Imaginez, et comprenez ma fascination pour ces suédois-là !


Sinon, il ressemble plus à un Antillais qu'à un extraterrestre, mon petit suédois vert qui se cache discrètement à bord. Comme un Antillais, il aime la musique forte et même très forte, la musique rythmée et tambourinante. Quand on le laisse faire, il nous remplit les oreilles certes, mais il nous fait bouger avec brio.

Comme un Antillais, sa descente est plutôt bonne, mais tant que l'on peut l’abreuver, il poursuit le rythme sans relâche. Heureusement tout de même, le gas-oil est moins cher que le rhum agricole.

Seul problème, et là ça peut dégénérer : dès qu'il fume son joint, ça dérape. Surtout son joint de culasse. Fort heureusement mon suédois est sage et tout va bien à bord.


Vous l'aurez compris, j'aime bien mon suédois de moteur. 


HIRNEZ Pevarvet

Françoise et Hubert LE MONTAGNER