Une navigation toute douce, sous grand voile et code 0 (le grand foc de 45m²). L'alizé est en grève et c'est une gentille brise d'ouest qui fait glisser sans bruit Hirnez de Saba à Statia.

Statia, un volcan éteint, planté tout droit dans l'océan, un plateau agricole accroché à sa base.


La baie est très ouverte. A notre grande surprise une activité de port (semi) industriel l'anime. Quatre ou cinq pétroliers de cent mètres y chargent ou déchargent leur liquide visqueux, soit dans des barges, soit dans un pipe-line sur une longue estacade qui pointe vers le large. Les remorqueurs butinent autour telles des abeilles affolées. Nous ne nous attendions pas à ça sur une île de 20km² !


La nuit sur Hirnez fut un peu agitée ainsi que les embarquements dans l'annexe, le vent d'ouest et les va-et-vient des remorqueurs levant un clapot un peu brutal dans cette baie non abritée.


A terre, changement de décor. L'agglomération, que je n'ose pas nommer ville mais plutôt bourg, est d'un calme et d'une propreté irréprochable. Nous sommes en Hollande, ne l'oublions pas, même si ici les habitants ont la peau noire et non le teint blanc et les cheveux blonds.

Au ras du port, il ne reste que quelques bâtiments de l'âge d'or de Statia, les ouragans ayant fait leur ouvrage.

En montant par une ancienne « rampe » pavée nous arrivons au bourg. Les habitations alternent entre cases en bois, et anciennes maisons coloniales en pierre ou en bois, avec balcon, ici nommés véranda. Le fort « Oranje » a été remis en état et est très beau.

Ici encore, les habitants sont charmants, et il faut être prompt à répondre au « 'mornig » des passants ou au petit coup de klaxon et au bras levé des automobilistes !