Position : 38°20N 33°23W - Reste à parcourir : 115 milles - Distance parcourue 2050 milles.


Une arrivée très attendue.


Les statistiques, c'est comme la parole des hommes politiques : elles n'engagent que ceux qui les croient ! Alors que nous pensions arriver dans la zone où les vents de Nord-Est étaient minoritaires, nous avons commencé une période de plus de dix jours de vent de NE ! Heureusement, nous serons à terre avant la fin de ces dix jours, sans doute lundi soir ou mardi matin.


Comme la brise est faible en général, nous alternons voile et moteur. Nous avançons doucement vers le but. Romaric vient de me dire que le port était en reconstruction... Merci ! C'est mieux de le savoir avant d'arriver dans les passes ! Nous allons donc aller à une plage sous le vent de l'île devant un petit bourg. Les guides disent que c'est un bel endroit. Alors pourquoi se priver ?


Durant toute la traversée, la mer a été merveilleusement calme et le bateau glissait tranquillement ou à vive allure dans un confort incroyable. Depuis trois jours, en plus du vent dans le nez, la mer est chaotique et le bateau tape parfois si violemment que l'on se demande s'il ne va pas casser ! Les chocs peuvent être si durs que l'on a l'impression que Hirnez rentre en collision avec une plaque de béton ! Le bruit est alors effrayant, le coup de frein brutal et le mât se demande s'il ne va pas continuer tout seul à avancer sans la coque... Mais tout tient (au moins jusqu'à présent...)


Heureusement, il y a le plaisir de la mer. Il y a deux jours Françoise m'a sorti de ma couchette pour voir une grosse baleine qui passait derrière nous. Les dauphins ou marsouins viennent régulièrement nous faire un petit coucou avant de repartir. Les oiseaux recommencent à voler autour de nous depuis que les îles se rapprochent. Par-contre, les poissons sont fâchés et nulle prise n'est venue compléter l'ordinaire du bord.

Le ciel est maintenant souvent très nuageux, parfois bas et noir. Plusieurs gros grains sont passés au large, donnant au ciel des teintes et des contrastes superbes. Les levers de soleils sont sublimes. Les couchers aussi sont chatoyants et l'autre jour nous avons vu très nettement le fameux rayon vert. A plusieurs reprise nous avons vu un point fugitif vert au moment du coucher, mais là, ce fût un net trait vert durant une bonne demie seconde, voire une seconde. Extra !


La circulation se densifie et l'AIS sonne souvent. Plusieurs voiliers croisent dans les parages et les cargos ou pétroliers font la navette entre l'Amérique Centrale et l'Europe. On comprend alors pourquoi il est demandé à un navire de commerce de se dérouter pour venir en aide à un plaisancier en cas de besoin : Il y a toujours un porte-conteneur ou un RO-RO dans le coin !


A bientôt, sans doute de terre !